QUESTION
7 à 8% des enfants sont allergiques au lait de vache. Les signes paraissent parfois confus. Comment savoir ? Quels tests faire ? Quelles alternatives au lait de vache en cas d’allergie ou d’intolérance ?
QUESTION
Comment savoir si mon enfant est allergique ou intolérant au lait de vache ?
RÉPONSE
Quand il y a allergie, les signes apparaissent très vite, dans les minutes ou l’heure après le contact entre les allergènes et le corps de l’enfant.
- Le choc anaphylactique qui se traduit par un grand malaise, avec pâleur, oedème du visage, de la langue, du larynx, gênant l’enfant pour respirer, des écoulements du nez par rhinite et d’autres troubles respiratoires de type asthmatique avec bronchospasme. Ce choc n’est pas observé très souvent (dans 9% des allergies aux protéines au lait de vache)
- Le tube digestif (50 à 60% des cas) haut rejette le lait ingurgité par des vomissements comme par des régurgitations rapides. C’est le classique reflux gastro-oesophagien. Au niveau digestif bas, le bébé émet une diarrhée presque explosive parfois avec un peu de sang.
- Au niveau respiratoire, secondairement, mais assez vite, on peut observer un état de malaise, avec pâleur, troubles respiratoires comme une crise d’asthme.
- Sur la peau (10 à 40% des cas), il s’agit des fesses rouges, de plaques d’eczéma, d’urticaire. On parle de ”dermatite atopique”. Plus elle est précoce dans la vie de l’enfant, plus elle traduit une APLV. Peu importe la présence ou non dans le sang des immunoglobulines E.
Quand il s’agit d’intolérance, les signes sont moins nets. L’enfant crie, semble facilement irritable, se réveille souvent, refuse de s’alimenter vous signifiant ainsi qu’il n’aime pas. Les signes se répètent à chaque biberon, l’enfant régurgite ou vomit, a de la diarrhée fréquemment ou est constipé, son poids stagne, il devient anémique et s’il a un peu de sang dans les selles le médecin parle de rectocolite allergique.
QUESTION
Il y a de nombreux tests qui sont proposés pour déceler chez ma fille une possible intolérance au lait de vache. Lesquels sont les meilleurs ?
RÉPONSE
Les signes biologiques exigent une prise de sang. On recherche le taux de globules blancs spécifiques des allergies, ce sont les leucocytes éosinophiles, et le taux des immunoglobulines E. Elles permettent d’affirmer l’allergie. Quand elles ne sont pas élevées, on parle surtout d’intolérance.
Les spécialistes utilisent aussi la méthode du RAST quand les tests cutanés ne donnent pas de résultats précis. Il existe deux types de RAST, celui au lait de vache entier et celui à la caséine.
Les tests cutanés peuvent faire plaisir :
- Le prick-test consiste à tester l’allergie cutanée avec une goutte du lait ou de beurre que consomme l’enfant. On pique au niveau de l’avant-bras à travers une goutte de lait, et à un autre endroit on se sert d’une goutte d’eau pure. La réaction traduit l’allergie sous la forme d’une petite papule, rougeur de 3 mm qui apparaît dans les 15 minutes.
- Le patch-test ou Atopy patch test utilise un patch, timbre adhésif, fabriqué par l’industrie pharmaceutique, nommé ”Diallertest”. Il consiste à coller sur la peau l’allergène sous forme de poudre de lait qui reste 48h. Le 3e jour le médecin lit le test. Il faut savoir que seul, il est peu fiable.
Si les deux tests sont positifs, c’est la certitude que l’enfant est allergique aux protéines du lait de vache.
Les tests sont utilisés à la recherche d’allergies croisées au lait de chèvre ou de brebis.
Le meilleur test est l’éviction du lait de vache !
La suppression du lait de vache est ce qu’il y a de plus simple. Point besoin du médecin pour le décider. Elle permet de vérifier par la disparition rapide ou progressive des signes digestifs, respiratoires et cutanés que l’enfant est allergique aux protéines du lait de vache.
Attention à la batterie des examens complémentaires qu’il faut éviter !
On va vous proposer des endoscopies (haute la fibroscopie ou gastroscopie) et pour étudier le tube digestif bas la coloscopie. Évidemment des biopsies seront réalisées, à la recherche d’un infiltrat de globules blancs éosinophiles dans la muqueuse intestinale. Tout cela n’est pas nécessaire. Il faut donc éviter l’hospitalisation.
À ce stade de la maladie, c’est abusif, il suffit de changer les habitudes alimentaires de bébé, qui ne sont pas bien nombreuses !
Deux cas se présentent :
- Vous pouvez encore allaiter au moins matin et soir avant d’aller au travail et au retour. C’est l’idéal, vous suivez ainsi les conseils de l’Organisation mondiale de la Santé, qui sont très peu médiatisés en France. Ces deux rations du matin et du soir sont suffisantes pour poursuivre la maturation des défenses immunitaires de l’enfant. Rappelons que ce système n’est pas mature avant 1000 jours depuis sa conception.
- Vous ne pouvez ou ne voulez pas prolonger l’allaitement maternel. Nous vous conseillons alors de préparer des biberons de lait végétal.
Évidemment l’industrie pharmaceutique vous propose des solutions particulières avec des laits particuliers que vous voyez largement dans les devantures des pharmacies des quartiers où il y a beaucoup d’enfants.
- Le lait remplacé par un substitut à hydrolyse extensive (HE) remboursé en partie par l’assurance maladie.
- Les hydrolysats de protéines qui apportent les acides aminés libres.
- Les probiotiques, tels lactobacilles GG, ou Bifides, ajoutés aux laits artificiels,
attention, nous ne pouvons pas conseiller de donner au bébé d’autres protéines de laits animaux cousins : chèvres, brebis, jument, et autres laits animaux, qui tous contiennent des protéines animales. Cela ne veut pas dire qu’ils soient dénués de qualités nutritionnelles par ailleurs, hors problèmes d’allergies.
Par exemple, le lait de chèvre a souvent été utilisé en remplacement du lait maternel, mais les traitements de conservation actuelle nuisent à leur biodisponibilité.
En Orient les laits de chamelle ou dromadaire peuvent être utiles. Ces laits contiennent une grande quantité de protéines ayant un effet antimicrobien élevé, laquelle sont en très petites quantités dans les laits de vache. Ils ont une bonne concentration en acides gras essentiels oméga 3, en vitamine C (trois fois plus que le lait de vache), B12, E et A, en de nombreux minéraux (10 fois plus de fer) et immunoglobulines, moins de cholestérol que les laits de vache ou chèvre. Une chamelle ou dromadaire peut donner 20 à 30 litres de lait par jour. On trouve ces laits très facilement en Mauritanie, aux Émirats arabes unis et en Arabie Saoudite.
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