Lettre N°7 de Christine Bouguet-Joyeux – Le 2 mai 2018

3- Les laits artificiels animaux et végétaux

Chers amis,

Parmi toutes les questions que nous recevons, beaucoup tournent autour de la nutrition des bébés.
Les options sont multiples, mais pour garder la meilleure attitude possible nous avons abordé les solutions offertes au mieux, en commençant par la plus naturelle et la meilleure, l’allaitement maternel, pour ses implications immunitaires, physiques, neurologiques et affectives, et son absence globale d’effet allergique et de danger quand la mère est en bonne santé. Vous pouvez trouver tous les arguments scientifiques dans la lettre n° 123 d’Henri Joyeux.
Ensuite nous avons étudié les aspects de chacun des laits animaux en les comparant, expliquant leurs avantages et inconvénients, en particulier les allergies qu’ils peuvent provoquer.
Il reste que l’allaitement maternel est l’idéal pour la santé du nourrisson. Comme l’OMS le recommande, si la maman est en bonne santé, il faut conseiller 6 mois intégralement et une année matin et soir.
Cette troisième partie nous mène à l’étude de l’offre des laits artificiels animaux et végétaux industriellement adaptés à l’alimentation des nourrissons, et leurs intérêts sur la santé. C’est en étant bien informé que l’on fait les meilleurs choix en fonction de chaque contexte personnel, l’enfant, sa maman et sa famille.
Merci pour vos questions qui nous ont suggéré ce thème, autour de l’allaitement et la nutrition des bébés, sur www.famillessanteprevention.org.

Les raisons de la fabrication des laits artificiels Industriels

Allaitement maternel impossible et/ou intolérances aux laits animaux

Le choix maternel de ne pas allaiter

  • Les décisions maternelles sont le plus souvent liées à la reprise du travail. Les jeunes mamans ne doivent pas hésiter à demander un congé pour le sevrage du bébé si celui-ci pose des problèmes – mais quel bébé n’en a pas lorsqu’il passe brusquement au biberon trop tôt, à deux mois et demi ou même avant ! Un sevrage complet bien mené prend une quinzaine de jours ! Il est donc conseillé, si vraiment le travail doit être repris, de garder deux ou trois tétées par jour, pour conserver l’apport nutritionnel et les meilleures défenses immunitaires indispensables à l’enfant.

  • Les raisons esthétiques longtemps utilisées par les fabricants de laits artificiels ont quasiment disparu.

Les impossibilités réelles

  • Pas de lait ! Attention à ces médicaments trop longtemps prescrits sans avertir les femmes ou de façon trompeuse : le Parlodel, la Bromocriptine Zentiva, le Dostinex.
    Ils furent fréquemment prescrits à la jeune mère dès l’accouchement sans raison ou « pour soutenir l’allaitement !!?? », alors qu’ils sont destinés à le bloquer ! Ce sont des traitements inhibiteurs de la prolactine, – hormone responsable de la lactation -, avec risques cardiovasculaires et neurologiques[1].

  • Les antécédents de cancer du sein : tel ou tel sein, ou parfois les deux ont été opérés, radiothérapés, une prothèse de remplacement a été mise en place.

  • Les glandes mammaires sont trop petites, une erreur encore fréquente : avec la grossesse et l’allaitement, les seins prennent du volume, même modérément, et l’allaitement peut et doit se faire à volonté pour le nourrisson, pour développer la production de lait.

  • Les traitements qui contre-indiquent l’allaitement (chimio, rayons, antibiotiques pour abcès du sein ou infection générale…)

Les intolérances diverses du nourrisson

Le reflux, la régurgitation, les troubles du sommeil, les troubles du transit : diarrhée ou constipation, les troubles cutanés (eczéma, érythème), la prise de poids ralentie… Les intolérances les plus communes et leurs déclencheurs peuvent être

  • Les Intolérances aux sucres des laits animaux : le lactose (pas de lactase intestinale, enzyme de la digestion du lactose) : les signes sont essentiellement digestifs avec production de gaz (par fermentation excessive) et ballonnements, d’où le mal au ventre (colites), les diarrhées malodorantes, les vomissements…

  • Les allergies aux protéines du Lait de Vache (APLV, 2 à 3% des bébés) : les signes sont – immédiats, les signes sont alors rapides (dans les deux heures après le biberon), cutanés (urticaire, gonflement du visage, des lèvres), respiratoire (respiration difficile), gastriques (vomissement en jets) ; soit – retardés, plusieurs jours après lors du renouvellement de l’apport laitier, surtout des singes cutanés (eczéma, dermatite dite « atopique », érythème-rougeurs fessières…), digestifs (reflux, vomissements, diarrhées, constipation), respiratoires (asthme, otites fréquentes, rhinites…).

  • Les mauvaises habitudes alimentaires de la maman : l’enfant déjà in utero, et à travers le lait maternel, reçoit les toxines absorbées par la mère : si tout traitement médical est déconseillé à la mère, à fortiori tout aliment dénaturé par les procédés industriels et les additifs, par l’excès de cuisson, ou de nature à déclencher des réactions allergiques (gluten, lactose ou APLV, légumineuses…) peut être en cause ; de même l’excès de sucres et d’aliments tout prêts.

Le meilleur « régime » pour la future maman, dès avant la grossesse même, est le régime méditerranéen, régime santé par définition, avec 80% de végétaux frais si possible bio et de proximité – c’est le meilleur moyen d’apprendre à l’enfant d’aimer fruits et légumes plus tard – et, pour les produits animaux, le poisson frais, les œufs bio, les viandes surtout de volailles, l’huile d’olive non cuite, et une cuisson douce.

  • Le sevrage et la diversification alimentaire trop précoce : avant six mois
    Il s’agit de ne pas introduire trop tôt des aliments préparés à la maison ou industriels : le bébé a besoin de lait les six premiers mois, et partiellement jusqu’à un an. Son système digestif (dents et salive, microbiote intestinal) est encore en construction.
  • Diversification alimentaire trop précoce et allergies : les erreurs à ne pas faire

    – On fait croire aux mères que rien n’est meilleur pour Bébé que les bons petits pots Industriels préparés pour lui spécialement avec des fruits (compotes), légumes et viandes ou poissons choisis par des experts…

    – Les erreurs alimentaires de la mère : oublier que son lait maternel dépend fortement de la qualité des aliments qu’elle consomme. Son orientation vers 80% de végétaux les plus frais possible, est indispensable.

    – L’expérience anglaise : les excès d’introduction précoce de laits ou d’aliments autres que le lait maternel en Grande Bretagne sont allés très loin, jusqu’à commencer une alimentation solide dès 8 semaines chez 49% de bébés en 1975. En 1990, cette initiative s’était réduite à 19% seulement d’enfants, et l’on a observé une baisse des pathologies allergiques (asthme, rhinite, eczéma) de 5 à 15 %.

    Six mois reste donc l’âge normal pour entreprendre cette diversification sans risques inutiles.

  • Le sevrage et la diversification alimentaire trop précoce : avant six mois
    Il s’agit de ne pas introduire trop tôt des aliments préparés à la maison ou industriels : le bébé a besoin de lait les six premiers mois, et partiellement jusqu’à un an. Son système digestif (dents et salive, microbiote intestinal) est encore en construction.

    Diversification alimentaire trop précoce et allergies : les erreurs à ne pas faire

    – On fait croire aux mères que rien n’est meilleur pour Bébé que les bons petits pots Industriels préparés pour lui spécialement avec des fruits (compotes), légumes et viandes ou poissons choisis par des experts…

    – Les erreurs alimentaires de la mère : oublier que son lait maternel dépend fortement de la qualité des aliments qu’elle consomme. Son orientation vers 80% de végétaux les plus frais possible, est indispensable.

    – L’expérience anglaise : les excès d’introduction précoce de laits ou d’aliments autres que le lait maternel en Grande Bretagne sont allés très loin, jusqu’à commencer une alimentation solide dès 8 semaines chez 49% de bébés en 1975. En 1990, cette initiative s’était réduite à 19% seulement d’enfants, et l’on a observé une baisse des pathologies allergiques (asthme, rhinite, eczéma) de 5 à 15 %.

    Six mois reste donc l’âge normal pour entreprendre cette diversification sans risques inutiles.

    Le passage à un repas solide de plus se fait de 15 jours en 15 jours, rythme naturel du sevrage qui permet de réduire la production de lait Maternel sans heurts.

Nous conseillons en particulier de commencer alors par une purée de légumes frais (cuits de préférence à la vapeur douce et sans excès : respect des couleurs), additionnée d’un peu d’huile d’olive bio, une fois par jour pendant quinze jours

; puis

introduire progressivement une 2° purée le soir

; dans le même temps on peut commencer à ajouter au repas de midi (il faut donner les protéines à midi plutôt que le soir pour ne pas troubler le sommeil, en commençant par de petites quantités),

une demi cuillerée d’œuf à la coque bio (le jaune d’abord) cuit 5 à 6 minutes à la vapeur douce[2], puis le surlendemain une demi cuillerée de poisson blanc cuit vapeur et mixé avec un peu de soupe,

deux ou trois jours après ce sera une demi cuillerée de blanc de poulet bio cuit à la vapeur douce…

En effet, lorsqu’on introduit les protéines (comme on a supprimé deux tétées, il faut remplacer l’insuffisance de protéines) on va les varier de deux jours en deux jours, sans forcer à tout manger, en respectant une progression lente.

… Si la digestion semble un peu perturbée, espacer de deux jours. Très progressivement, on en viendra à un repas de ce type par jour, et le mois suivant on pourra augmenter les doses peu à peu.

Il ne faut pas minimiser l’impact des techniques de préparation, stérilisation, déshydratation, conservation industrielle, sur la qualité nutritionnelle et digestive des produits ainsi obtenus. : rien ne peut égaler la qualité du lait maternel au moins matin et soir après les 6 mois d’allaitement intégral.

Malheureusement, la reprise du travail maternel et l’efficacité des publicités pour les laits artificiels font que la plupart des nourrissons ne reçoivent pas plus de deux ou trois mois de lait de leur maman… Pourtant on sait qu’il est possible de poursuivre un allaitement mixte très profitable matin et soir après la reprise du travail ! En outre la santé fragile d’un bébé ou de sa maman peut justifier un prolongement du congé maladie pour raison médicale.

La fabrication des laits de croissance pour la 1ère année

Ce qu’ils doivent contenir : copier le lait maternel, de l’idéal à la mauvaise copie

L’industrie agroalimentaire s’applique depuis des décennies à rectifier la composition des laits pour l’adapter aux bébés, avec plus ou moins de succès pour se rapprocher au plus près du modèle idéal, le lait maternel : les paramètres corrigés par l’industrie (normes européennes) sont :

– «correction» des différences de dosage en les allégeant : dé-protéinés, dé-graissés, dé-lactosés… La liste est si longue qu’elle devrait faire réfléchir sur l’intérêt des laits animaux artificiels plus ou moins transformés pour le bébé.

– ajout d’ingrédients «présents dans le lait maternel» : acides gras polyinsaturés à longues chaines DHA (acide gras oméga 3) pour que le bébé soit « plus intelligent » ; vitamines et minéraux (fer…), probiotiques (ferment lactique tel que celui présent essentiellement dans le lait maternel : le bifidus actif)…

À propos des Allergies aux protéines des laits animaux
Les besoins nutritionnels liés à l’âge sont assurés chez le nourrisson par des formules dont les protéines ont subi une hydrolyse extensive.

Ces formules « HA », dites HypoAllergéniques, restent contre-indiquées car d’origine animale – comme l’utilisation de lait d’autres espèces animales (chèvre, brebis, jument, ânesse, chamelle) – du fait d’une même composition protéique de base et d’une forte homologie de structure entre les protéines entrant dans la composition de ces laits.

Elles sont d’ailleurs préconisées par les spécialistes comme « préventives » dans les cas de terrain allergique familial, ce qui paraît risqué car souvent les parents passent d’un lait HA à l’autre sans résultat. Mais soulignons que les mêmes spécialistes les excluent en cas d’APLV (allergie aux protéines du lait de vache) ou d’intolérance au lactose.

Les laits “artificiels” animaux: « laits de remplacement », ou « laits infantiles »

C’est une véritable forêt vierge de marques et de formules dans laquelle les parents peinent à se diriger. Il est difficile de dire lesquels privilégier… la seule référence vraiment fiable restant… le lait maternel !

L’Association de Pédiatrie ambulatoire Languedoc Roussillon a publié un travail intéressant sur les laits infantiles, en donnant dès le départ des indications précises :

« L’alimentation de l’enfant de la naissance jusqu’à 4 à 6 mois doit être une alimentation lactée exclusive, jusqu’à la diversification alimentaire : celle-ci ne devrait jamais se situer avant 4 mois, et si possible pas après 6 mois. Le lait maternel reste le meilleur choix pour l’alimentation du nourrisson et doit être privilégié : idéalement il devrait être exclusif jusqu’à 6 mois, puis représenter l’apport lacté de la diversification. Les laits infantiles seront utilisés en l’absence d’allaitement maternel, ou en complément de celui-ci. »[3]

Classification des produits

– De la naissance à 4-6 mois : Laits 1° âge ou laits et préparations pour nourrissons.
– De 4-6 mois à 12 mois : laits 2° âge ou laits et préparations de suite : avec plus de protéines, plus de glucides, moins de lipides, plus de sels minéraux, plus d’énergie.
– De 10-12 mois à 3 ans et plus : laits de croissance ou préparations pour enfants en bas âge ; composition très proche des préparations de suite. Les différences entre les compositions des préparations autres que 1° âge (avant et après 12 mois) tendent à s’atténuer de plus en plus.

Laits « de formule » et lait maternel : de l’idéal à la mauvaise copie

Peut-on reproduire le lait maternel ? Les résultats ne sont pas convaincants.

Les composants ne sont pas identiques à ceux du modèle maternel : les différences sont importantes entre les compositions des laits animaux, logiquement adaptés à leurs petits, et le lait humain. D’autre part toutes ces manipulations industrielles dégradent la qualité première des laits et leur digestibilité. On comprend les troubles de digestion, assimilation, biodisponibilité et absorption par le tube digestif du nourrisson : reflux, régurgitation, troubles du sommeil, diarrhée ou constipation, troubles cutanés (eczéma, érythème), prise de poids ralentie…

La composition du lait maternel n’est pas exactement reproductible

– certains des composants du lait maternel ne sont pas reproductibles, en particulier les facteurs de croissance spécifiques destinés au système nerveux du nourrisson et à son cerveau.

– la composition du lait maternel varie trop et celle des laits industriels ne peut vraiment s’adapter aux besoins infantiles : le lait maternel est une substance vivante et dynamique, qui s’adapte aux besoins du bébé selon qu’il est prématuré ou non, entre le matin et le soir, le début et la fin de la tétée, et en fonction de sa croissance et son âge[4] .

– le lait maternel est directement utilisable par le bébé, il ne subit pas les techniques de transformation ou conservation industrielles : ses composants (minéraux et oligo-éléments, acides gras polyinsaturés, lactose maternel, immunoglobulines protectrices, et même lymphocytes CD4 ou T4 si importants pour protéger immunologiquement le nourrisson, … confère lettre n°5), arrivent naturels, frais et intacts dans le système digestif de l’enfant qui est adapté à leur digestion, assimilation et absorption.

De l’idéal à la copie…

Des « fourchettes » de composition sont imposées à l’industrie laitière par les législations française & européenne. Leurs paramètres sont calculés par l’industrie mais sont-ils vraiment efficaces, en dehors de ce qu’affichent les fabricants et leurs alliés médicaux, experts pour donner les Autorisations de Mise sur le Marché ?

Les pédiatres cependant sont constants : « Tous les industriels de l’agroalimentaire qui fabriquent du lait maternisé essaient de se rapprocher le plus possible de la composition du lait maternel, qui reste ce qu’il y a de mieux pour votre bébé naturellement »[5]

– Pour les Glucides : on utilise le lactose du lait de vache, additionné de dextrine maltose (végétal) pour des calories supplémentaires.

– L’Amidon ou la farine de caroube pour épaissir les laits anti-régurgitation : or si le bébé rejette un lait, c’est qu’il ne lui convient pas… faut-il le lui imposer ?

– Les Laits sans lactose par procédé industriel, pour les insuffisances dans l’enzyme de digestion du lactose, la lactase, qui s’expriment en diarrhées fréquentes (encore un signe de rejet).

– Les Protéines en baisse (actuellement : 1,5 à 1,9 g/kg/jour), ou en hausse pour prématurés (3,5 à 4 g/kg/j), ou protéines solubles plus digestes.

– L’Hydrolyse totale ou partielle des protéines pour les rendre moins allergisants.

– Les modifications de la répartition des acides aminés : l’aminogramme est transformé (diminution de la thréonine trop présente dans les laits de vache et augmentation du tryptophane qui est insuffisant).

– Les « Laits sans PLV » (protéines du lait de vache) : préparations pour nourrissons ou «de suite» où sont utilisées du soja, du collagène de porc… qui sont absolument à éviter : l’horreur !

– Les lipides de remplacement sont végétales (non laitières) : Acide linoléique et Acide Alpha linolénique, précurseurs (laits infantiles) ; ARA (arachidonique, w6), EPA & DHA (w3), dérivés supérieurs (nécessaires dans les laits pour prématurés) pour le développement cognitif et la vision.

– Les modificateurs de la flore intestinale, pour la stimuler : ce sont des probiotiques, pour un meilleur transit intestinal

– Les laits acidifiés par ferments lactiques pour faciliter la digestion.

Les laits Bio : une recherche active

On trouve en bio de nombreuses propositions assez similaires à celles du marché conventionnel – qui du reste, de plus en plus, présente des formules bio pour reprendre le marché global :
– Anti-régurgitations, enrichis d’extraits de caroube, amidon de maïs, riz, pomme de terre ;
– HypoAllergéniques : hydrolyse enzymatique et éventuellement chauffage ; pour un effet uniquement préventif.
– Enrichis en prébiotiques ou en probiotiques.
– Laits de transit : moins de lactose et protéines abaissées en caséine
– Laits acidifiés.
– Laits de satiété avec plus de sucres complexes, et de la caséine majoritaire en protéine.
– Laits pauvres en lactose, pour éviter les coliques dues à l’insuffisance dans l’enzyme lactase.
– Laits pour nourrissons avec les dérivés supérieurs des Acides Gras Essentiels.
– Laits antidiarrhée avec élimination du lactose, et dé-protéinés ou avec protéines hydrolysées.

Dans le bio on peut observer une ouverture aux solutions végétales. C’est le riz qui est proposé, ce qui implique un enrichissement car la base protéique riz est une des moins riches au plan nutritionnel (voir tableau comparatif plus bas).

Les marques et formules bio sont multiples : Babybio, HIPP, Prémibio, Holle, auxquelles s’ajoutent Guigoz Bio 2, Modilac Bio 2, Optima 2, Physiolac Bio 2, Priméa 2…

Ces laits bio cependant n’échappent pas aux risques de contamination : telle l’entreprise Prémibio qui en 2018 a dû rappeler 2 000 boîtes de lait infantile Prémilait pour « risque de contamination par des enterobactéries.[6]

Les Alertes : la présence d’aluminium, de salmonelles… montre que les laits industriels ne sont pas sans risques

L’affaire Lactalis[7] en 2017
Les Laits Picot-Pepti junior, Lactel-Milumel, Picot-Sans Lactose, sont les marques dont 12 lots contaminés ont été retirés, puis s’est ajouté le PICOT® riz 1er âge…
Des sites internet ont aussitôt fait des propositions de remplacement, pointant les formules à ne plus utiliser.[8]

La présence d’aluminium dans les laits infantiles : à éviter
Des chercheurs britanniques ont trouvé de l’aluminium, oligoélément potentiellement neurotoxique, en quantités non négligeables dans des laits infantiles commercialisés outre-Manche.

En mars 2014, 60 Millions de consommateurs a publié les résultats de sa recherche d’aluminium dans trente-huit laits infantiles en poudre (1er et 2e âge) et neuf laits liquides de croissance (adaptés aux 1-3 ans) vendus sur le marché français.
« Les résultats sont loin d’être satisfaisants : si nous n’avons pas détecté d’aluminium dans les laits de croissance analysés, nous en avons en revanche trouvé dans plus de la moitié des échantillons de laits infantiles.
– Dans les laits 1er âge, nous avons trouvé une teneur moyenne de 153 microgrammes (μg) d’aluminium par litre. Un nourrisson de six mois consommant 4 biberons de 210 ml/jour ingère donc 897 μg d’aluminium par semaine. Les résultats ne sont guère meilleurs pour les laits 2e âge. Avec une moyenne de 198 μg/l, ce même nourrisson consommant trois biberons de 210 ml/jour (puisque son alimentation commence à être diversifiée) ingère chaque semaine 874 μg d’aluminium. »[9]

On vous répondra qu’aucune de ces teneurs ne dépasse la dose tolérable maximale quotidienne fixée par l’Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) à 1 mg par kilo de poids corporel administré par voie digestive.[10] Il reste évident que même si une absorption très faible s’accumule dans le sang du nourrisson, elle finira par dépasser les doses admissibles, d’autant plus qu’il peut avoir déjà une porosité intestinale.
Seulement huit laits 1er âge et six laits 2e âge sont exempts d’aluminium. (voir site en note ci-dessous.)

Au total, on observe une multiplication de propositions qui ne résolvent pas vraiment les problèmes

C’est bien le cas en ce qui concerne les intolérances chez les nourrissons : en effet lorsqu’ils ne supportent pas les laits en poudre qui leur sont destinés (signes clairs déjà évoqués, comme régurgitations ou vomissements, nez qui coule, rougeurs et eczéma, erythème, croûtes capillaires (croûtes de lait), mal au ventre et diarrhées ou constipation…), commence la valse des « formules spécifiques pour bébés », hydrolysées, dé-protéinées, sans lactose, acidifiées, anti-reflux, etc, quand ce ne sont pas des préparations au soja.

Les traitements des composants des laits de vache n’empêchent pas des réactions digestives, respiratoires, dermatologiques ou autres, et quand on lit la liste des composants et additifs, c’est plutôt dissuasif pour les mamans qui cherchent à donner le meilleur à leur bébé.
Enfin si votre enfant en grandissant manifeste qu’il n’aime pas le lait… s’il mange bien de tout, légumes fruits et viande ou poisson, rien n’oblige à lui imposer les produits laitiers animaux, on peut les remplacer par d’autres protéines animales (œufs, poissons, poulets…) ou végétales (dont les légumineuses et les fruits secs).

C’est là qu’est régulièrement posée la question des laits dits végétaux, comme alternative aux laits d’origine animale, dans des contextes de terrain allergique familial ou de problèmes d’intolérances familiaux le plus souvent, ou chez un enfant.

Je sais que beaucoup de pédiatres n’y sont pas favorables, mais essayons d’y voir clair en tenant compte de l’âge de l’enfant, de sa diversification alimentaire, et de chaque produit végétal proposé en « lait ».

Les laits végétaux : amandes, noisettes, châtaignes, noix, riz, quinoa, soja, avoine…

Les « laits » ou « jus » végétaux d’amande, de quinoa, noisette, noix ou châtaigne – mais particulièrement riz ou avoine, sont généralement déconseillés en allaitement exclusif car « nutritionnellement inadaptés » pour la croissance du nourrisson. A ce titre déjà ils doivent être alternés, tant pour le goût que pour l’efficacité nutritionnelle, et non utilisés seuls : ils peuvent être complémentaires de l’allaitement maternel (une à deux fois par jour) et pas trop précocement (pas avant quatre à six mois), ou associés à la diversification alimentaire dès 6 mois. Ils ne se conçoivent donc que dans le cadre de la diversification alimentaire. Ajoutons cependant que pour ce qui est de leur teneur en calcium, c’est le calcium végétal qui est le mieux assimilé par l’organisme humain, à plus de 70%, contre environ 25% pour le calcium d’origine animale.

Tableau comparatif de 7 laits végétaux (Guide Pratique de Gastronomie Familiale)

Certains pour des raisons peut-être publicitaires, ou de « rigidité de langage » refusent le terme de « lait » aux laits végétaux, pour les nommer « boissons ou préparations végétales », ce qui peut se rapporter à n’importe quel mélange ou préparation de fruits ou légumes ou légumineuses, congelée ou fraîche, en pot ou en boite de conserve. C’est une erreur qui ne fonctionne pas : car ce terme dans la langue française s’entend de toute préparation ou dilution ayant l’apparence du lait, qu’elle soit alimentaire, cosmétique comme le lait hydratant pour la peau, ou chimique comme le lait de chaux, auxquelles il n’est pas question d’attribuer le terme de boisson…

Pourquoi pas de lait de soja chez nous

Le plus courant des laits ou boissons végétaux est le lait de soja en briques, stérilisé.
En premier lieu il faut dire clairement que ce procédé de conservation dégrade les nutriments. De plus, comme les autres « laits » végétaux en packs liquides, ce produit est mélangé d’additifs, épaississants et sirop de sucre, procédé destiné à les rendre plus agréables et attractifs… et addictifs.

En outre, il ne faut pas utiliser le lait de soja chez le petit enfant surtout en allaitement complet, et pas même chez la mère allaitante. Son taux très élevé en phytohormones a été mis en cause dans des pubertés précoces chez l’enfant : pousse de glandes mammaires chez la fillette (cas précoces dès 3 ans et demi), pilosité virile chez le petit garçon, dans des cas d’utilisation totale chez le nourrisson allergique aux laits animaux en poudre. A long terme il peut provoquer des allergies au soja (et aux légumineuses), et des problèmes thyroïdiens ; enfin il apporte peu de minéraux (le calcium est toujours rajouté) et de vitamines, surtout s’il est stérilisé à Ultra Haute Température (UHT).

Il faut savoir qu’il y a des différences en Asie quant à la préparation, à l’utilisation et à la conservation des laits de Soja, totalement différents de ce qui se passe en Occident. La préparation asiatique est faite par ébullition longue durée et rejet de l’eau de cuisson, qui contient les phyto-estrogènes ou isoflavones du soja. Chez nous l’industrie agroalimentaire pratique une cuisson UHT de quelques secondes, qui n’a pas le temps de dégrader les phyto-estrogènes tout en cuisant trop et stérilisant les graines.

Enfin, les quantités de soja utilisées dans les pays asiatiques par rapport à notre consommation occidentale en lait, tofu, tempeh, yaourts et autres desserts sucrés, sont bien moins importantes en fréquence et en quantité, comme le tofu, fractionné en petits morceaux minoritaires dans les préparations chinoises.

On peut rappeler aussi qu’en cas d’hypothyroïdie chez l’adulte, il faut éviter la consommation de soja qui contient de la goitrine_, une enzyme qui inhibe l’absorption de l’iode au niveau de la thyroïde, et perturbe la formation par la thyroïde de la T4, hormone thyroïdienne principale.[11]

Comment se présentent les autres laits végétaux

Les autres laits végétaux (voir les deux tableaux, plus haut et ci-dessous) ont une composition variable en minéraux acides gras et vitamines, de même que les aliments dont ils sont tirés. Ils sont proposés le plus souvent en packs liquides (grandes surfaces), mais on peut les trouver en poudre (magasins bio).

La présentation liquide stérilisée UHT, plus répandue dans le commerce, s’aggrave cependant d’addition de sucres et d’épaississants (destinés à les rendre plus agréables et attractifs), voire de conservateurs, c’est pourquoi nous préférons conseiller l’usage de laits en poudre bio. Pour les adultes, on peut les préparer soi-même en faisant tremper les amandes une nuit, et mixer le lendemain avec de l’eau et les filtrer… une poignée pour un verre d’eau.

Les laits végétaux en poudre (produits de l’agriculture biologique) ont un apport plus intéressant en acides gras et minéraux que le lait de soja. Ils sont obtenus à partir de procédés qui respectent leur composition en minéraux, vitamines et acides gras ; ils sont utilisables dans tous les usages du lait normal, économiques (à diluer pour les nourrissons), faciles à transporter et stocker, et très appréciés par les tout-petits.

Ces préparations d’origine totalement végétale, contiennent des glucides, mais ni lactose, ni gluten, ni cholestérol. Elles sont une alternative nutritionnelle intéressante dans les intolérances aux produits laitiers d’origine animale, qu’elles soient digestives, intestinales, articulaires, dermatologiques ou ORL : mais en les alternant.

À partir de 6 mois : la variété pour les goûts et contre les allergies

Mise à part l’avoine (céréale au potentiel allergisant et inadaptée en dosages nutritionnels) et le riz (trop faible en nutriments), tous deux trop pauvres en calcium et trop riches en sucre, sources de carences et de déséquilibres et que nous ne conseillons pas, nous suggérons en général de varier ces laits, ce qui éduque les goûts et complète la gamme des nutriments, et ne les donner qu’à partir de 6 mois, en début de diversification ou en complément d’un demi-allaitement.

On peut partir d’une base de lait d’amandes et de noisettes, ou de quinoa, pendant la journée, et de lait de châtaigne plus léger, le soir ou en cas d’embarras gastrique. Les doses sont de moitié pour un bébé par rapport aux doses adultes ; à diluer plus en cas de régurgitation, ou à remplacer par un autre lait végétal, ou mieux une soupe bien mixée de légumes frais vapeur, additionnée d’une cuillerée à café d’huile d’olive et quelques gouttes d’huile de noix, bio. On est déjà dans la diversification alimentaire, vers un sevrage progressif. Il faut noter que les dents apparaissent en général à cet âge.

En comparant les composants de ces laits, on comprendra en effet que ce sont de véritables aliments sous forme liquide. Il faut donc les alterner comme on le fait avec les aliments normaux, afin qu’ils assurent une palette nutritionnelle plus large, dans le cadre du début de la diversification alimentaire du bébé. C’est en cela qu’il faut les distinguer du lait proprement dit, qui est le lait maternel, seul à apporter tous les nutriments nécessaires au nourrisson, en qualité et en proportions.

Laits infantiles végétaux

On trouve en magasins bio des laits spécifiques pour bébés végétaux : outre Prémiriz, Modilac riz, Bébé Mandorle, Prémiamande, … qu’il faut alterner pour varier les composants, et en fonction des critères de choix donnés plus haut.

Laits végétaux : caractéristiques générales

Le lait d’amandes

L’amande a de tous temps été utilisée pour ses vertus adoucissantes et nutritives ; elle est un substitut à la viande, au lait, reminéralisante, reconstituante, énergétique… Pauvre en glucides (5 à 7 %), elle contient 8 à 11 % de protéines.
Riche en acides gras : mono-insaturés (68 %), polyinsaturés ; pauvre en acides gras saturés (rapport poly-insaturés/saturés = 2,7), elle comporte tous les acides aminés essentiels bien qu’un peu insuffisante en lysine (comme les céréales), en méthionine et cystine (comme les légumes secs). A coupler avec châtaigne ou quinoa, et diluer pour un bébé en cours de sevrage.
L’amande est riche en minéraux et en particulier en magnésium (255 mg), calcium (200 à 250 mg), que ses acides gras rendent très assimilables, phosphore (470 mg), fer (4,4 mg), avec 15 mg de vitamine E.

Le lait de châtaignes, bon complément au lait d’amandes

La châtaigne a longtemps constitué la base de l’alimentation de certaines de nos régions, à l’instar des céréales. Elle revient au même titre que certaines céréales rustiques et dans la perspective d’un meilleur équilibre nutritionnel, sous forme de farine ou de lait végétal…
Assez limitée en protides (2,6 %, riche en lysine surtout, ce qui la rend complémentaire des acides aminés des autres laits végétaux) et lipides (2 %, dont 2/3 d’acides gras poly-insaturés et mono-insaturés, surtout linoléique et oléique, et 1/3 de saturés, palmitique), la châtaigne est surtout riche en glucides complexes : 40 %, avec 2/3 amidon et 1/3 saccharose, et 5 % de fibres.
Ses minéraux sont importants, en particulier 600 mg de potassium, 45 de magnésium, 33 de calcium, 1,3 de fer ; sa composition vitaminique est très intéressante, avec 25 à 50 mg de vitamine C selon la fraîcheur, 1,2 mg de vitamine E, et de nombreuses vitamines du groupe B. Le lait de châtaigne peut être utilisé chez les diabétiques et les bébés (<6 mois) ou personnes intolérantes aux protéines du lait de vache.

Le lait de noix

Les noix sont riches en calories (525 cal) et en protéines (11 %), nutritives et reminéralisantes. La noix (fraîche) présente une concentration minérale très élevée – près de 2g/100g (sodium 3mg, potassium 690mg, magnésium 130mg, phosphore 510 mg, calcium 61 mg, soufre 100 mg, fer 2,4 mg) –, de très nombreux oligo-éléments (manganèse, très riche en zinc : 3 mg, cuivre…), une grande richesse en vitamines B1, B2, B5, en vitamine E surtout, 7 à 20 mg.
Sa teneur en lipides est particulièrement intéressante : avec 90 % d’acides gras insaturés, dont 72 % de polyinsaturés (1/4 d’oméga 3), et 18 % de mono-insaturés.

Le lait de noisettes

Moins riche en minéraux que la noix, la noisette est cependant un bon apport associé à moins de calories (385 cal fraîche et 8 mg de protides).
Au-delà de ses 350mg de potassium, 230 de phosphore, 44 de calcium, 56 de magnésium, 75 de soufre, 1 de sodium, 1,1 de fer, la noisette a un apport intéressant en zinc : 2,4 mg ; elle possède 36 mg d’acides gras : 85 à 90 % d’insaturés, 76 % de mono-insaturés (cf. huile d’olive) important pour l’assimilation du calcium, et 20 mg env. de vitamine E.

Le lait de Quinoa

De texture agréable et goût doux et très fin, le quinoa (qui n’est pas une céréale, mais une chénopodiacée (betteraves, épinards) est très riche en protéines complètes d’excellente qualité (13,8 g/100 g) dont la lysine, (13 g), l’arginine, l’histidine ; en glucides 69 g, lipides 6 g dont des acides gras polyinsaturés (8% d’AAL) ; en minéraux : fer 9 mg, magnésium 210 mg, calcium 85 mg, manganèse 2,3 mg, phosphore 410 mg, potassium 740 mg, zinc 3 mg ; en vitamines : thiamine (vitamine B1) 0,02 mg, riboflavine (vitamine B2) 0,4 mg, tocophérol (vit E) 5mg ; et surtout ne contient pas de gluten.

Conclusion

Contrairement à ce que disent les lobbies industriels des laits dits « maternisés », et certains spécialistes médicaux, les laits végétaux – en dehors du Soja – ont une place de choix dans l’alimentation du petit enfant. Retenons la place prépondérante et prioritaire du lait maternel à temps plein pendant au moins 6 mois et la possibilité de passer progressivement aux laits végétaux en même temps que commence la diversification, en jouant sur leur diversité de composants, et en maintenant si possible les deux tétées du matin et du soir précieuses pour l’immunité du bébé.

Bien cordialement,

Christine Bouguet-Joyeux – Nutritionniste Auteur

Sources

[1] Selon l’ANSM « L’utilisation de la bromocriptine a été associée à la survenue d’effets indésirables rares mais parfois graves, cardiovasculaires (notamment accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde et hypertension artérielle), neurologiques (principalement convulsions) et psychiatriques (hallucinations, confusion mentale), chez des femmes prenant ces médicaments pour prévenir ou interrompre la montée laiteuse après un accouchement ou une interruption de grossesse. »
[2] Les bactéries sont inactivées à partir de 70° pendant au moins 2 minutes : la vapeur est à 95° et pénètre les aliments, les nettoyant des toxines par sudation. Voir « Tout à la Vapeur douce », Ch Bouguet-Joyeux
[3] Le Pédiatre, N° 225, p 15s, 20 Oct 2007
[4] voir ma Lettre n°5, 1° partie
[5] Pour une présentation assez complète et réaliste des offres de laits infantiles, voir “Laits infantiles : mode d’emploi (laits maternisés), comment choisir ? »
[6] l’entreprise laitière procède au retrait et rappel de boîtes de poudre de lait infantile Prémilait 1er âge appartenant au lot n°257 (numéro indiqué sous la boîte) et portant la date limite d’utilisation optimale (DLUO) 14-09-2020″, peut-on lire sur le site de la DGCCRF
[7] 12 lots sont concernés à ce jour. Le détails des numéros de lots précis en photo ou ici : http://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/retrait-et-rappel-de-laits-infantiles-1er-age-en-raison-d-une-possible … pic.twitter.com/DXwvYCyN7t 12:57 Pico- 3 déc. 2017
[8] http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/recommandations_societefrancaisepediatrie_221217.pdf
[9] http://www.60millions-mag.com/2014/02/20/trop-d-aluminium-dans-les-laits-pour-bebes-7915 (voir aussi n° 491)
[10] https://professeur-joyeux.com/2015/11/27/moi-laluminium-nai-rien-a-faire-vaccin/. Lettre 94
[11] Goitrine ou thiocarbamate cyclique. On la trouve aussi dans les végétaux abîmés. Elle est présente dans les légumes crucifères, comme le chou, les choux de Bruxelles et même dans l’huile de colza.

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